Communiqué de presse du 1er février :
"La SFAP (Société Française d’Accompagnement et de soins Palliatifs) salue la publication du plan national 2021 – 2024 pour le développement des soins palliatifs et appelle à adopter des moyens à la hauteur des ambitions affichées
Attendu depuis plusieurs années (le dernier plan s’étendant jusqu’en 2018), annoncé depuis plusieurs mois, le plan 2021-2024 pour le développement des soins palliatifs et l’accompagnement en fin de vie a enfin été publié. La SFAP salue le travail accompli mais s’interroge sur la portée réelle des ambitions affichées au regard des moyens prévus par le plan.
Les professionnels des soins palliatifs relèvent la prise de conscience commune sur l’insuffisance de l’offre, les soins palliatifs permettant d’accompagner environ 100 000 personnes par an, pour un besoin estimé à plus de 300 000. Ils saluent l’ambition consistant à garantir un accès aux soins palliatifs « à tous les citoyens sur tout le territoire ».
Les membres de la SFAP s’interrogent néanmoins sur le manque d’ambition, matérialisé par :
- La primauté donnée à la communication auprès des populations. Si elle est essentielle, elle ne sera effective que si elle correspond à une réalité médicale en mesure de prendre en charge les besoins des Français.
- A cet égard, plus qu’un problème de stratégie de communication, la lente progression de la démarche palliative s’explique principalement par la faiblesse de l’offre sur le territoire.
- Comme le notent les rédacteurs du plan, 26 départements ne bénéficient aujourd’hui d’aucune unité de soins palliatifs (USP) permettant la prise en charge des situations les plus complexes. L’égalité territoriale dans les soins n’est donc pas garantie
- Si ce problème est bien identifié, nous attendons de mieux comprendre les engagements concrets adoptés pour pallier cette insuffisance grave qui entache l’égalité face à une prise en charge adaptée à la fin de vie
- Concernant le renforcement des équipes mobiles de soins palliatifs (EMSP), la démarche mérite d’être saluée. Nous rappelons cependant que le budget alloué en 2022 pour ce besoin (5M€) permettra de créer au maximum 15 nouvelles équipes sur l’ensemble du territoire, soit une augmentation de 2% des capacités l’année prochaine, correspondant à environ 6000 prises en charge annuelles.
A l’approche de l’élection présidentielle, la SFAP publiera prochainement ses recommandations à destination des candidats. Certaines font partie du Plan mais sans garantie actuelle de financement au-delà des échéances électorales à destination des candidats. Parmi elles :
Claire Fourcade, présidente de la SFAP, déclare « Ce nouveau plan se fonde sur des constats justes et contribuera à renforcer partiellement la démarche palliative dans notre pays.
Cependant, face aux enjeux démographiques liés au vieillissement de la génération du babyboom, et étant donné les attentes toujours plus grandes de nos concitoyens vis-à-vis de notre système de santé notamment au dernier moment de leur vie, nous pensons qu’il ne répond pas aux risques de rupture auxquels nous sommes déjà confrontés.
La médecine palliative doit être dimensionnée à l’échelle de la population afin d’offrir à tous, dans le respect du principe d’égalité, une fin de vie digne ; c’est sa vocation. Le maintien d’une logique palliative échantillonnaire ne peut conduire qu’à l’insatisfaction de nos concitoyens et à la recherche de solutions étrangères au cadre éthique actuellement en vigueur. »
Source : https://www.sfap.org/actualite/communique-de-presse-1er-fevrier-2022